Mois de mai, mois de Marie
Pourquoi le mois de mai est-il associé à la Vierge Marie ? Il n’est pas si aisé de répondre à cette question ! En effet, dès le Moyen-Âge, on retrouve cette tradition et pourtant à cette époque, il n’existe pas de fête mariale au mois de mai dans le calendrier liturgique : la Visitation de la Vierge à sa cousine Élisabeth n’est fêtée que depuis la réforme liturgique consécutive au concile Vatican II en 1969. L’explication réside donc davantage dans le cycle des saisons. Le mois de mai est celui où la beauté de la nature s’exprime pleinement et sans doute assez naturellement, les hommes sont venus orner les statues mariales avec les fleurs et les branchages si généreux à cette période de l’année.
De quand date cette tradition ?
Dès le XIIIème siècle, on trouve des traces de cette dévotion, notamment dans la piété populaire. Au XVIème siècle, saint Philippe Néri invite les jeunes gens et les jeunes filles à fleurir les statues mariales. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les Jésuites ont également œuvré pour développer cette dévotion qui sera finalement approuvée par le pape Pie VII en 1815.
Comment vivre ce mois de Marie ?
Mettre en évidence une image ou une statue de la Vierge dans le coin prière, prendre le temps, comme cela se faisait à l’époque médiévale, de fleurir les nombreuses vierges qui accueillent les visiteurs à la croisée des chemins du département de la Manche avec des fleurs dans son jardin ou des ramages glanés au détour d’une promenade ? Nul besoin de grandes idées ou de grandes manifestations, ce mois de Marie est là pour nous inviter, dans la simplicité, à mettre la mère du Sauveur au cœur de notre prière et de nos pensées quotidiennes, même les plus prosaïques, pour qu’elle nous accompagne à tous les instants de notre vie et nous montre le chemin qui mène à Dieu.
Ce mois de mai peut être aussi une invitation à se rendre dans un lieu sanctuaire. Plusieurs lieux de pèlerinage dans la Manche ont été érigés en l’honneur de la Vierge Marie. C’est le cas de la cathédrale de Coutances, l’église-mère du diocèse, qui est consacrée à Notre Dame. La Chapelle-sur-Vire, La Pernelle et Notre-Dame du Cap-Lihou sont également des lieux consacrés à la Vierge.
Une occasion de (re)découvrir la prière du chapelet
Le mois de mai nous invite à nous mettre à l’école de Marie. La prière du chapelet est un outil fabuleux pour cela ! Saint Jean-Paul II, dans sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae écrivait : « La richesse de cette prière traditionnelle, qui a la simplicité d’une prière populaire, mais aussi la profondeur théologique d’une prière adaptée à ceux qui perçoivent l’exigence d’une contemplation plus mûre ». Il existe bien des façons de dire le chapelet : seul ou en groupe, dans le silence d’une chapelle ou dans le bruit de la ville, lors d’un temps de prière dédié ou au volant de sa voiture. D’aucuns reprochent à cette prière d’être répétitive, rébarbative, ennuyeuse, mais elle surtout une manifestation d’amour et de confiance, sans redite.