Éditorial Ecclesia50 - Février 2021

Ce mois de février, l’Église entre dans le temps liturgique du carême. Le carême invite les chrétiens à vivre dans la pénitence, le jeûne et le partage. Nous recevons ces appels alors que, dans notre temps perturbé, nous subissons depuis de longs mois l’austérité et les contraintes liées à la crise sanitaire. Nous partageons l’impression étrange de n’être pas vraiment sortis d’un interminable carême qui nous ferait revivre l’expérience du peuple d’Israël, errant dans le désert et peinant à trouver une issue.

Dans cette période si difficile pour beaucoup, le carême cette année ne nous demande pas alors d’en rajouter avec la dureté de nos croix, mais de traverser celles qui s’imposent à nous. À l’image de Jésus, qui n’a pas cherché dans un acte d’orgueil à durcir les événements, mais qui a pris courageusement sur Lui la Passion quand elle s’est présentée. L’évangile de Luc raconte aussi que ce n’est pas de lui-même que Jésus s’en est allé souffrir au désert, mais poussé par l’Esprit : « Jésus dans l ’Esprit quitta les bords du Jourdain. Dans l’Esprit, il fut conduit dans le désert » (Lc 4,1). La sagesse des disciples ne se confond pas avec une quête doloriste de souffrances qu’ils se donneraient à eux-mêmes, mais dans une acceptation des épreuves du temps qu’ils traversent dans la foi, l’espérance et l’amour.

Frères et sœurs, c’est dans cet Esprit que nous sommes appelés à vivre ce carême : traverser avec nos contemporains l’épreuve de ce temps en y semant les beaux signes de la foi, de l’espérance et de la charité fraternelle à cause de Jésus mort et ressuscité pour tous.

+ Laurent Le Boulc'h